Dernièrement, Apple actualise l’App Store en mettant à jour ses conditions d’utilisation. Au programme : affronter l’essor fulgurant des NFT et des cryptomonnaies. Leur but suprême ? Faire de cette expansion un bénéfice en parvenant à percevoir une commission. La marque souhaite profiter de cette opportunité pour imposer une taxe concernant les achats de visibilité publicitaire parmi les applications ou sur les réseaux sociaux.

Encore une fois, cette action ne renforce pas l’image actuelle d’Apple. En effet, la marque fait légitimement face à des récentes et nombreuses accusations à propos de ses pratiques commerciales abusives et ce, dans le monde entier. 

Mais quelles sont donc ces sortes de conditions qu’Apple met en place ?

Tour d’horizon sur cette actualité. 

Mission achat intégré pour Apple 

 

Pour contextualiser le plus simplement possible, Apple s’ouvre aux NFT et aux crypto-monnaies. Ainsi, les apps en question peuvent vendre des NFT mais uniquement selon les propres conditions d’Apple. 

La règle définie ? Pour que les développeurs puissent vendre leur NFT, il faut que cette action passe uniquement dans le cadre d’un achat intégré à l’application.  Mais si la détention de NFT s’effectue par un autre biais, les choses se compliquent. 

La détention de NFT acquises par un autre biais qu’un achat passant par Apple, en revanche, ne devra pas permettre de déverrouiller de nouvelles fonctionnalités dans une application ou d’apporter un avantage quelconque. Les directives d’Apple sont claires et surtout, strictes. En effet, la mise à jour de la politique d’utilisation interdit complètement aux applications d’offrir un accès exclusif aux propriétaires de NFT et même de relier leurs clients à des sites tiers leur permettant d’être en lien de n’importe quelle façon avec les NFT. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils échapperaient aux fameux 30% (15% pour les entreprises aux revenus inférieurs à 1 million de dollars par an) de commission prélevés sur chacune des transactions. Ces paiements en dehors de l’application, c’est ce qu’Apple souhaite éviter à tout prix. Un peu rude, car dans l’ensemble, Apple soutient les NFT sur lesquels il peut percevoir de l’argent et proscrit ceux qu’il ne taxe pas. Apple n’oublie jamais l’aspect financier. 

De plus, pour bien conclure sur ces nouvelles conditions d’utilisation, les plateformes ne peuvent pas non plus utiliser leurs propres mécanismes dans le but de déverrouiller le contenu ou les fonctionnalités, tels que les clés de licence, les marqueurs de réalité augmentée, les QR codes, les cryptomonnaies et les portefeuilles de cryptomonnaies. Aucune souplesse et aucune exception au rendez-vous donc. 

Qu’en est-il de la pression législative ? 

 

Cette récente mesure étonne au vu de l’actualité bouillante d’Apple. Effectivement, l’entreprise subit de nombreuses plaintes concernant un comportement jugé à plusieurs reprises comme étant anti-compétitif. Mais ce n’est pas tout, puisque la marque est également poursuivie en justice pour “antitrust” et intensification de la pression législative et réglementaire. 

Malgré ces batailles judiciaires, Apple ne cesse d’endurcir ses règles et ses lourdes commissions qui viennent d’ailleurs à abîmer certaines entreprises en freinant leurs activités publicitaires. Tant de segments économiques passent par l’App Store. Par ailleurs, en 2018 déjà la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), avait dénoncé Apple pour pratiques commerciales abusives. Son sort devrait être annoncé très prochainement à savoir, le 19 décembre prochain. 

En fait, c’est à la fois un grand pas qu’un monstre numérique comme Apple puisse s’ouvrir à cette nouvelle technologie et ce nouveau marché encore trop peu connu et maîtrisé par le grand public, et à la fois malheureux que cette évolution soit gâchée par de telles limites imposées. En quelque sorte, avec tous ces frais et toutes ces informations, Apple va à l’encontre des valeurs fondamentales des NFT et de la cryptomonnaie soit, les échanges libres, la propriété intellectuelle ou encore la juste rémunération des créateurs de contenus… Pour Apple les NFT sont simplement une occasion juteuse de gagner de l’argent. 

Essayons cependant de voir au-delà de ces 30% perçus à chaque transaction et de ces restrictions qui nous choquent. Apple met malgré tout en lumière cette nouveauté technologique, et qu’une aussi grande entreprise le fasse relève d’une avancée considérable. Cette progression peut malgré tout permettre d’appliquer à chaque jeu mobile un portefeuille ETH (un portefeuille Ethereum, où les possesseurs de cryptos ETH peuvent stocker leurs actifs) avec une audience regroupant jusqu’à plus d’un milliard de personnes. Ce chiffre donne un grand espoir à ce domaine dans le futur et montre que le web 3.0, les applications et le digital s’ancrent vers de nouvelles technologies en bouleversant un petit peu plus chaque jour notre monde numérique.