Lancé en juillet dernier dans plus de 100 pays par la maison mère de Facebook, le réseau social de microblogging Threads est désormais accessible dans les 27 pays de l’Union Européenne. Une opération coup de poing qui n’a pas manqué de mettre X, son concurrent direct, en porte-à-faux. 

Quelles sont les caractéristiques de Threads ? Et comment utiliser la plateforme ? Orixa Media vous donne des clés pour comprendre son fonctionnement en quatre points.

 

Quelles fonctionnalités peut-on trouver sur Threads ?

 

Sur Threads, les fonctionnalités sont multiples. On y trouve :

  • Un fil d’actualité pour faire défiler à l’infini et interagir avec le contenu posté par d’autres utilisateurs
  • Une barre de recherche pour trouver un utilisateur ou du contenu relatif à un ou plusieurs mots-clés
  • Un onglet notifications pour suivre les réponses, les republications, et les mentions j’aime relatifs aux contenus que vous avez posté ou avec lesquels vous avez interagi
  • Une fonctionnalité Commencer un nouveau thread pour publier un texte de 500 caractères maximum, enrichi d’un vocal, d’une image ou d’une vidéo en option
  • Un onglet profil qui répertorie l’ensemble de vos posts, réponses et republications

 

Mockup du réseau social Threads

 

Quelles-sont les différences entre Threads, Instagram et X ?

 

Fil d’actualité, nombre de caractères limités, possibilité d’interagir en temps réel avec d’autres utilisateurs via du texte, des gifs, photos et vidéos : l’application de conversation textuelle Threads ressemble, à s’y méprendre, à X

Les plateformes sont identiques, mais à quelques différences près. Leurs fonctionnalités ne sont pas tout à fait paramétrées de la même manière.

  • Sur X, la limite est de 250 caractères pour les textes, et de 2 minutes 20 pour les vidéos. Avec une limite de 500 caractères et de 5 minutes côté vidéo, Threads privilégie quant à lui des contenus légèrement plus longs.
  • S’agissant des hashtags, ou tags sur Threads, Meta privilégie davantage le contextuel. Sur Threads, s’il n’est possible de créer qu’un tag par message, ce tag n’est pas limité à un seul mot. 

Les éléments de distinction sont aussi à trouver dans la philosophie des deux réseaux sociaux. Là où X est pointé du doigt pour entretenir un climat de haine propice à la désinformation, Meta entend faire de la vérification, de la modération et des contenus dépolitisés, sa marque de fabrique. Adam Mosseri, responsable d’Instagram, assure aujourd’hui travailler sur “l’extension de programmes de fact-checking” pour l’horizon 2024. 

Cette ambition va de pair avec celle de créer un “espace positif et créatif” semblable à Instagram, mais avec un format plus conversationnel. Une philosophie qui se ressent dans l’expérience utilisateur, puisque les utilisateurs présents sur Instagram ont la possibilité de transposer leurs données Instagram – identifiants, nom, biographie, followers, confidentialité du compte… – directement sur la plateforme. L’onglet profil de Threads reprend d’ailleurs la même esthétique que celle d’Instagram.

Meta entend bien jouer sur cette ambivalence entre X et Instagram pour faire de Threads « une place publique pour les communautés Instagram qui n’ont jamais vraiment adopté Twitter ».

 

 

Quel-est l’intérêt de Threads pour les annonceurs et les professionnels du marketing ?

 

On pourrait, à juste titre, se demander si Threads a un véritable intérêt pour les annonceurs : à contrario de plateformes comme X ou Instagram, le nouveau-né de Meta ne permet pas aux annonceurs de diffuser des publicités payantes.  A cela s’ajoute une seconde variable : la capacité de rétention et d’engagement de la plateforme reste encore difficile à évaluer.

Cette incertitude explique le positionnement de Méta, au sujet de la publicité sponsorisée sur sa nouvelle plateforme. Les propos de Mark Zuckerberg sont clairs : la monétisation ne sera envisageable que lorsque les équipes de la Silicon Valley pourront statuer que “le produit fonctionne” et que la barre du “1 milliard de personnes” engagées sera atteinte. 

Au vu du niveau de maturité du réseau social, Meta n’a donc pas intérêt à autoriser le contenu sponsorisé : les risques de défection du réseau sont trop forts pour pouvoir en tirer profit. Plus la plateforme parviendra à capturer une audience élargie de manière durable, plus elle sera dans une position confortable pour aller sur le terrain de la monétisation.

En attendant, la plateforme a plus vocation à permettre aux marques d’accroître leur visibilité. De Netflix à Amazon, en passant par Coca-Cola, plusieurs d’entre elles ont déjà créé leur compte officiel. 

 

 

Où en est Threads vis-à-vis de la législation européenne ?

 

Conquérir le marché européen n’a pas été une mince affaire pour le nouveau-né de Méta. Le Digital Markets Act (DMA), un des grands chantiers de l’Union européenne en matière de lutte contre les pratiques anticoncurrentielles sur le numérique, a largement ralenti le déploiement du réseau social en Europe.

La version déployée en juillet dernier n’étant pas conforme au DMA, Meta a dû proposer une alternative pour le marché européen. La version européenne de Threads permet ainsi aux utilisateurs d’utiliser la plateforme, sans forcément le lier à un compte Instagram. Les fonctionnalités pour ces utilisateurs sont ceci dit réduites : ces derniers n’ayant pas la possibilité d’interagir avec le contenu.

Il ne reste plus qu’à voir comment Threads va évoluer dans les prochains mois. D’après SimilarWeb, le nombre d’utilisateurs actifs quotidien a chuté de 80% entre juillet et août 2023, sur la première version de la plateforme. Dans ce contexte, c’est sur sa capacité à maintenir l’attention des utilisateurs que Meta est attendu au tournant.